Les taux baissent
Les banques n’appuient pas sur le bouton pause pendant l’été. A la mi-juillet, les taux des crédits immobiliers continuent de chuter, a annoncé l’Observatoire Crédit Logement CSA, lors d’une conférence de presse ce mardi 16 juillet. Ils s’établissent en moyenne à 3,61%, contre 3,66% en juin, soit un niveau comparable à celui observé à l’été 2023. Plus largement au second trimestre 2024, le coût des crédits a atteint 3,73%. «Depuis l’inflexion à la baisse en décembre 2023, le taux moyen recule à un rythme moyen de 0,09 point par mois», souligne l’Observatoire.
En parallèle, les banques ouvrent toujours plus le robinet du crédit. La production des prêts à l’habitat - les montants prêtés - a bondi de 44% au printemps par rapport au 1er trimestre. Mieux encore : sur cette période, le nombre de dossiers financés a augmenté de 49%. Une bonne nouvelle que Michel Mouillart, porte-parole de l’Observatoire, nuance toutefois : «Il s’agit d’une véritable reprise qui ne permet pourtant pas de retrouver les niveaux d’activité de 2019, il va falloir attendre encore un peu.» Car en effet, sur les 12 derniers mois, la masse des crédits accordés par les banques est encore en recul de 25,5%.
Des taux à 2,75% en 2025 ?
Les mois prochains s’annoncent encore plus radieux pour les emprunteurs. Les taux de rémunération de la dette française sur 10 ans, aussi appelée obligation assimilable au Trésor, continue de se détendre depuis la fin du mois juin, passant de 3,26% à environ 3,07%. Une baisse de 0,2 point qui profite aux emprunteurs puisque les banques fondent leur grille de taux sur cette donnée. La Banque centrale européenne, qui distribue de l’argent aux établissements, va d’ailleurs baisser une nouvelle fois ses taux de refinancement avant la fin de l’année. Ce qui diminuera d’autant le coût de l’argent pour les banques.
Les projections de Crédit Logement confirment cette bonne conjoncture. Conformément à ses prédictions de début d’année, les taux moyens des crédits devraient atteindre 3,25% à la fin de 2024. L'atterrissage devrait même permettre aux ménages d’emprunter en moyenne à 2,75% à fin 2025. Le contexte politique, marqué par une absence de majorité claire à l’Assemblée nationale, n’effraie donc pas les banques, ni les ménages : «On entend dire que les emprunteurs sont devenus bien moins nombreux depuis quelques jours. Je rappelle simplement que le mois de juillet est familier d’une rentrée en sommeil estival. Le bronzage de l’été est plus important que la réalisation de nouvelles opérations immobilières. Entre juin et août, le marché recule traditionnellement de 35%», tempère Michel Mouillart.